Les innovations alimentaires des industriels ne collent pas aux attentes des consommateurs, selon une étude du SIAL qui pointe, pour la première fois, les décalages entre l’offre et la demande.
La comparaison pointe une série de décalages riche d’enseignements pour les marques. L’axe plaisir, par exemple, suscite un intérêt très faible des consommateurs alors qu’il regroupe 52,5% des innovations alimentaires. «Les produits qui jouent le haut de gamme, la sophistication ou veulent surprendre par des goûts nouveaux ou trop originaux sont finalement peu appréciés, commente Xavier Terlet, président de XTC-World innovation.
Le consommateur rejette l’inutile, le superflu. Il privilégie les produits authentiques et de terroir, les petits plaisirs ».
Idem pour le bio. Alors qu’il se déploie dans les linéaires, il ne présente qu’un intérêt moyen. «Certes le consommateur aspire aujourd’hui à manger sain et naturel. Mais tout ce qui est médical et fonctionnel ne correspond pas à une véritable demande. On préfère un yaourt au lait de vache qu’un yaourt enrichi aux Omega 3. Quant au bio, son label ne suffit pas en soi à séduire le consommateur. D’autres leviers, d’autres discours ont plus d’impact, comme le végétal, le naturel, l’origine, les saisons », ajoute Xavier Terlet.
Les marques auraient plutôt intérêt à miser sur l’éthique, l’écologie et la solidarité. L’étude révèle beaucoup d’attentes sur des thèmes qui ne concernent que 2,3% des nouveaux produits.
« Les marques ont misé sur le commerce équitable qui ne parle pas aux consommateurs. En revanche, tout ce qui concerne le non gaspillage, la proximité ou l’emploi durable est porteur. Cela donne un vrai contenu aux discours des marques », précise Xavier Terlet.
Delphine Masson – stratégie